Avec les beaux jours, nous avons tous envie de mettre sur nos tables des vins qui aiguisent l’appétit et amènent un peu de fraicheur ! J’ai 6 cuvées à vous présenter, des bulles, 2 rosés, 2 blancs et un rouge!
Grande Courtade Alvarinho 2020, IGP Pays d’Oc
Les Cinq vous parlent souvent de la Famille Fabre, ancrée dans l’Aude depuis 17 générations et pionnière du bio mais surtout très créative et toute entière investie. Clémence responsable des ventes export et du marketing explique : « Mon père, qui a converti en pionnier l’intégralité du vignoble en agriculture biologique, reste très investi sur la partie production. Ma sœur Jeanne développe l’œnotourisme. Ma cousine Paule s’occupe du volet administratif et financier et mon mari, de la direction des ventes en France », c’est mon contact ! J’ai d’abord parlé avec Louis, son père à propos de leur cuvée de Tempranillo, il étudie les cépages résistants et travaille à l’adaptation cépage-terroir au changement climatique. C’est ainsi que deux hectares de Tempranillo, que le grand-père avait introduit, ont été replantés au Domaine Coulon. Dans la foulée, 4 ha d’Alvarinho ont fait leur apparition au Domaine Grande Courtade. En résulte cette cuvée en Pays d’Oc que Clémence m’a proposé de déguster. Elle fait partie de la gamme Plaisir qui se compose ainsi de vins plutôt monocépages, sur le fruit. Grande Courtade est l’une des propriétés viticoles de la Famille Fabre dans le Languedoc. Elle est située près de Narbonne, les vignes sont travaillées en agriculture biologique. J’étais très curieuse de gouter ce vin et de découvrir s’il avait quelques analogies avec l’albariño de Galicia, dont la réputation ne cesse de croître. J’étais un peu sceptique sur l’adaptation de ce cépage, mais Clémence justifie ce choix : « dans un contexte de réchauffement climatique, nous privilégions les cépages qui viennent du Sud. L’alvarinho s’est remarquablement adapté à notre terroir, et le prouve par une délicieuse expression minérale »
Vendanges Nocturnes. Pressurage lent avec tri des jus. Vinification sans sulfite ajouté, thermo-régulée en cuve inox. Elevage sur lies avec bâtonnages quotidien.
A vue il a une belle couleur jaune avec des reflets dorés et lumineux, comme il sied à un vin jeune. Sa brillance anticipe l’énergie qu’il dégagera en bouche et sa limpidité visuelle fait avancer la bonne définition aromatique que l’on retrouvera à l’approche du verre. Au nez, d’intensité moyenne-élevée ressortent des arômes d’agrumes mûrs (mandarine, citron), avançant l’équilibre parfait que l’on retrouvera plus tard dans la phase gustative. Les notes de fruits mûrs à noyau, se marient à des relents de garrigue pour compléter un nez charmeur, discrètement mentholé. En bouche, l’attaque est savoureuse, il est gras, doux, frais et équilibré, il enveloppe le palais de sensations terriblement agréables et la finale est très sympathique, d’élégants arômes épicés apparaissent apportant caractère et légèreté au vin. Un vin fluide qui se déguste du début à la fin. Tout ça pour 8.40€, ce qui en fait un excellent rapport qualité/prix.
Alors cette version languedocienne a-t-elle des points communs avec les Albariño de Galicia ? Oui, par certains côtés, le caractère variétal est au rendez-vous, les agrumes et pêche/abricot avec des notes épicées sont bien là. Il faut évidemment le comparer à un Rias Baixas de même prix, et ils ne sont pas nombreux, et la plupart du temps plus technologiques et moins intéressants. Il n’a pas bien entendu la complexité, ni la profondeur des grands Rias Baixas (compter plus de 20 euros), mais ça n’est pas le but recherché. Ce blanc qui s’inscrit dans la gamme Plaisir rempli bien son objectif et je dirai même qu’il ne manque pas de race. Jolie Réussite. Petite remarque, le nom du cépage est écrit en portugais, pourtant gustativement parlant, je le rouve bien plus proche d’un albariño espagnol.